Situé le long de la “Vy de l’Etraz”, importante voie romaine reliant la France à l’Italie, Bursins est mentionné dès le IXe s. dans le Royaume de Bourgogne grâce son église dédiée à Saint-Martin. C’est en 1011 que Rodolphe III, roi de Bourgogne, fait don de cette église paroissiale au prieuré de Romainmôtier. Ce dernier établit rapidement à l’emplacement de l’église primitive un nouvel édifice et des bâtiments conventuels. Ce prieuré subit au cours du temps diverses modifications et, en 1260, le prieur de Romainmôtier, pour se défendre contre les seigneurs voisins et l’évêque de Genève, construit une maison-forte en l’appuyant sur l’ensemble prieural. En 1326, la maison mère, aux prises avec de graves problèmes financiers, demande la réunion des revenus du riche prieuré de Bursins à la mense de Romainmôtier. Le rattachement définitif est prononcé en 1329 par l’abbé de Cluny, à condition que le culte divin n’y soit pas négligé. Un demi-siècle plus tard, le prieuré est définitivement détruit afin de renforcer les fortifications de la maison-forte. L’église romane est transformée et agrandie aux XIVe et début du XVIe s. (trois chapelles). En 1536, avec l’arrivée des Bernois, Bursins se sépare de l’abbaye bourguignonne.
Maison de Dieu, maison des moines...
En 1412, l’évêque visite l’église paroissiale de Bursins. Dans une chapelle, les paroissiens et les moines de Bursins conservent leur vin, ce qui déplait à Dieu et à la justice. L’évêque exige que les frères ôtent le vin ainsi que les tonneaux et autres ustensiles, sous peine d’excommunication. Tous les coffres déposés dans le chœur et dans la nef doivent être enlevés, parce que l’église est la maison de la prière, non celle du commerce et des affaires. Les repas ne devront plus avoir lieu dans l’église, pas plus que tout autre trafic. Les moines ne pourront y pratiquer que ce qui est compatible avec le service de Dieu. Un renouveau de ferveur apparaît ensuite au XVIe s. Ainsi en 1518 plus aucune remarque n’était formulée à Bursins. Le prieuré de Bursins forme aujourd’hui, avec son église et sa maison forte, un ensemble architectural remarquable. L’ancienne église est devenue un temple depuis le XVIe s. Les parties du XIe s. sont partiellement conservées. L’église a subi une restauration complète dans les années 1990.