On connaît très peu de choses de l’histoire de Calvenzano. Le site est probablement occupé dès le IVe siècle, par une « cella memoriae », rénovée entre 868 et 881 sous l’épiscopat d’Anspert, archidiacre de Sant’Ambrogio de Milan. C’est à la fin du XIe s., vers 1090, que les frères Arialdo et Lanfranco de Melegnano et leur cousin Attone, vassaux de l’archevêque de Milan Anselmo III de Rho, lui remettent leur propriété afin qu’il la donne à Cluny. Les biens fonciers en question et la petite église Sainte-Marie, qui permettent l’installation d’une communauté monastique, se trouvent à une vingtaine de kilomètres de Milan.
Les dix premiers moines qui viennent participer à cette fondation sont envoyés par le prieuré clunisien Saint-Marc de Lodi Vecchio. Cette fondation se produit à une période que l’on peut qualifier de « printemps clunisien lombard», entre 1068 et 1107 : plus de soixante dix sites clunisiens s’implantent en effet dans une région délimitée par les rivières Adda et Oglio, la « Franciacorta » (« petite France ») ! Les moines noirs quittent définitivement le site en 1554, plus de 460 ans après leur installation.
Renaissance d’un patrimoine médiéval
Lorsque les moines quittent Calvenzano, leurs biens sont transférés au pape Paul III. En 1813, le domaine de Calvenzano est acheté par Eugène de Beauharnais, vice-roi du royaume d’Italie ; quelques années plus tard, ces biens deviennent la propriété de Francesco Predabissi, qui les utilise pour la fondation d’un hôpital pour les malades de Vizzolo et de Melegnano. L’ancienne prieurale devient pour moitié la chapelle funéraire de la famille Predabissi et pour l’autre un entrepôt agricole. En 1994, elle sort d’une longue période d’abandon et de négligence : sa restauration débute. En 1999, la basilique Santa Maria in Calvenzano est de nouveau ouverte au culte. Cet édifice est en brique, comme souvent dans la plaine du Pô, avec des pierres sculptées insérées, souvent récupérées. Le beau portail roman de la moitié du XIIe s. nous raconte l’enfance du Christ.
L’intérieur de l’église, composée de trois nefs et trois absides, est particulièrement intéressant pour la fresque de l’abside principale, de la première moitié du XIVe s., qui représente le couronnement de Marie, avec figures de saints et de prophètes dans le bandeau inférieur.