Donnée à l’abbaye de Cluny en 1083 par les frères Ambrogio et Oprando de Ticengo, issus de la noblesse, l’église de San Pietro in Lamosa est rapidement devenue un prieuré clunisien, reconnu par le pape Urbain II en 1095 avec ses deux dépendances de Alfianello (Brescia) et Trigolo (Crémone). Il périclite avant d’être ruiné par les guerres du XIVe s., bien qu’il traverse une brève période de prospérité, entre 1331 et 1348. Après le Grand Schisme et la consolidation des Etats centralisés, l’influence de Cluny diminue au cours du XVe s. Spirituellement les Franciscains prennent la relève. Mais San Pietro cessera définitivement d’être clunisienne en 1535, quand le pape la remet aux chanoines de San Salvatore et qu’elle devient alors paroisse de Provaglio. En 1783 le monastère devient la résidence d’une famille aristocratique sauf l’église - donnée à la paroisse en 1783 - et le cloître, ainsi que les bâtiments conventuels, achetés et restaurés par la ville en 2000.
Un ensemble prieural préservé
La configuration actuelle de l’église et des bâtiments claustraux est la même qu’au XVe s. L’église à une seule nef et quatre chapelles sur le côté gauche, comporte de belles fresques de l’époque clunisienne du 1er XVIe s., tout comme celles de la voûte de la première chapelle, avec prophètes, sybilles, Pères de l’Eglise.... Elles sont à rapprocher, pour leur qualité, de celle du presbytère, avec les douze apôtres. Extraordinaire également le cycle des fresques d’une salle adjacente, la «discipline», qui représente la vie du Christ avec une crucifixion monumentale.