Les terres de l’abbé Mayeul
La villa de Valensole faisait partie des biens que possédait la famille paternelle de l’abbé Mayeul (954-994), au début du Xe s., nobles riches de possessions en Provence orientale. Mayeul, en embrassant la vie monastique, donne à Cluny l’église Saint-Maxime et la demeure seigneuriale paternelle, portion de la seigneurie de Valensole qu’il s’était réservée en la donnant, vers 938, au comte de Provence Guillaume Ier. En 990, les comtes de Provence rendront à Cluny ce que Mayeul leur avait donné, ainsi que différentes autres possessions. C’est Odilon, successeur de Mayeul à la tête de Cluny, qui obtient de l’évêque de Riez, Alméradus, l’autorisation de créer un prieuré, vers 998. L’église Saint-Maxime, sans doute devenue trop petite, est remplacée au XIIe s. par celle de Saint-Denis. Les abbés de Cluny restent seigneurs de Valensole jusqu’au XVIIIe s. Seul domaine de l’héritage de Mayeul sur lequel les Clunisiens ont pu s’implanter durablement, Valensole est le symbole de la légitimité de leur présence en Provence. 
Le souvenir de saint Mayeul
L’église actuelle, sous le vocable de Saint-Blaise, date du XIVe s. Son chœur est accolé à l’ancienne église Saint-Denis (anciennement Saint-Maxime), devenue chapelle (avec une voûte en berceau du Xe s.). La nef, bordée de bas-côtés, se prolonge par un vaste chœur au chevet plat dont les grandes dimensions rappellent que l’église fut conventuelle. Les chapelles Notre-Dame-du-Rosaire et Saint-Joseph furent rajoutées au XVIIe s., donnant ainsi au plan la forme d’une croix. 
Le mobilier, reconstitué au XVIe s., est important : stalles, lutrin et grille en bois ouvragée qui séparait le chœur de la nef. Dans le mur sud du chœur, une armoire au trésor contenait reliques et argenterie de la communauté. Des peintures murales, datant au plus tard du XVIe s., relatives au mystère pascal, sont en train d’être mises à jour dans le chœur. Valensole possède également une chapelle et un oratoire dédiés à saint Mayeul, respectivement des XVIIe et XlXe s. 