Un vaste domaine clunisien du Viennois
En 998, le pape Grégoire V confirme les nombreuses possessions de Cluny, notamment dans tout le Viennois. A cette époque, l’abbaye y enregistre de nombreuses donations. Ternay possède déjà un monastère clunisien, dont l’importance du domaine nécessite la présence d’un prévôt. C’est au XIIe s. que le prieuré Saint-Pierre et l’église Saint-Mayol sont construits sur un emplacement déjà occupé par un ouvrage de défense et par un bâtiment probablement habité par une petite communauté de moines. La guerre de Cent ans et la peste noire de 1348 privent l’ordre de revenus importants. Cluny est alors confrontée à une grave crise financière et Ternay, dont l’effectif ne semble pas avoir dépassé dix moines, en subit aussi les effets. En 1528 est instaurée la commende. En 1578, le prieuré de Ternay est alors géré par un séquestre qui, petit à petit, en cède les biens et les droits aux seigneurs locaux. En 1792, les propriétés et immeubles restants sont vendus comme biens nationaux. 
L’empreinte de Mayeul
Sur un promontoire rocheux (éperon barré) surplombant la vallée du Rhône et du Gier, entre Lyon et Vienne est situé le site de Ternay. Malgré quelques déprédations révolutionnaires et la modification de la nef de 1870, dans le style de l’époque, le site a été peu modifié depuis sa construction au XIIe s. 
Le prieuré et les bâtiments conventuels sont toujours présents. La salle du chapitre, occupée par la Poste, possède, comme le réfectoire des moines, des cheminées monumentales qui portent les armes des prieurs (Guillaume et Jean de Poissieu). Dans le cloître subsiste, côté ouest, une galerie surmontée du dortoir des moines. 
Au centre se trouve le puits. Les dimensions de la cave du prieuré et l’importance des bâtiments de la cour (tinailler) témoignent d’une intense activité tournée vers la vigne et le vin. La place de l’église, ancienne cour du prieuré, garde des éléments de fortification. Dans le quartier de la ville, les constructions, la rue des remparts et la fontaine miraculeuse Saint-Mayol nous renvoient au passé clunisien de Ternay.