Au début du Xe s., Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine, édifie dans sa villa de Sauxillanges une chapelle. Après son décès, son neveu Acfred y fonde un monastère, en 927, qu’il dote de nombreux domaines et qu’il confie à Cluny. L’église paroissiale Saint-Pierre, qui existe déjà, est alors transformée en salle capitulaire et en dortoir alors qu’est édifiée l’église du monastère Saint-Pierre-Saint-Paul, consacrée en 1095. Les églises Notre-Dame et Saint-Martin sont construites pour les paroissiens. La communauté bénéficie d’un grand renom : elle reçoit de nombreuses donations et accueille les fils des grandes familles, comme Pierre de Montboissier, futur abbé de Cluny qui, vers 1100, y entre comme oblat. En 1062, le monastère devient l’une des plus importantes possessions clunisiennes, régulièrement visitée par les dignitaires du royaume et de l’Église. Il est entouré, au XIIe s., de fortifications, dont le tracé est toujours visible. Avant la guerre de Cent Ans, le prieuré abrite jusqu’à soixantes moines. Dès 1483, il tombe sous la commende, avec l’abbé Charles de Bourbon. Le nombre de moines diminue – il n’en reste que dix en 1789 - et les bâtiments se détériorent au fil du temps ; ils sont vendus à la Révolution. L’église monastique est rasée.
Un patrimoine émietté
Il ne subsiste que peu d’éléments des églises et imposants bâtiments construits à Sauxillanges par les Clunisiens. La plupart ont été remaniés et transformés en maisons d’habitation après la Révolution, comme une des ailes du cloitre et des deux églises, Saint-Pierre et Saint-Jean, datant probablement du XIIe s.
L’église Notre-Dame, quant à elle, a été transformée en église paroissiale. Sans doute construite à l’époque romane, elle connut de profonds remaniements au XVe s. et, surtout, au XIXe s.
Seule la chapelle du prieur (ou chapelle Notre-Dame- des-Bois), édifiée au XVe s., avec une abside polygonale et abritant une série de magnifiques clés de voûte, a échappé aux destructions. Cette dernière, ouverte au public sous le nom de «Maison du patrimoine», présente une exposition historique sur le monastère et la ville.
Subsistent également le réfectoire, l’hôtellerie, l’église Saint-Jean, avec son trésor, sa peinture murale, ses vitraux et la statue de Notre-dame du Bois.