Chargé d’évangéliser les confins du pays des Éduens, l’évêque itinérant Révérianus subit avec ses onze compagnons le martyr (par décollation) à cet endroit, à la fin du IIIe s. A un oratoire succède une cella, puis un petit monastère bénédictin qui, vers 1055, est remis à Cluny par le comte de Nevers et qui disparaîtra après implantation définitive des nouveaux bâtiments. Une nouvelle église et ses bâtiments conventuels sont construits à proximité, au début du XIIe s. (la première chapelle reste église paroissiale jusqu’à sa disparition au XVIIIe s.). Ce prieuré abritera une douzaine de moines. Situé sur l’un des chemins de Compostelle, il est aussi sur les voies qu’empruntent des bandes de pilleurs et les armées. Sa mise en commende, au début du XVIe s., entraîne le détournement des revenus et, ainsi que par conséquent, la disparition de certaines installations et la ruine des bâtiments conventuels. La grande partie de l’église prieurale incendiée est restaurée vers 1725-26 et l’édifice est affecté au service paroissial : il reste alors deux moines. En 1781, un évêque de Digne y est nommé prieur commendataire. Le prieuré, qui suivait l’ancienne Observance depuis le début du XVIIIe s., n’a plus que deux moines mais ne disparaît qu’à la Révolution. Les propriétés et les biens du prieuré sont vendus aux enchères comme biens nationaux.
Un admirable témoignage roman
De la partie conventuelle reste aujourd’hui l’église romane.
On peut en découvrir le chœur et le déambulatoire, d’où l’on admire les quatre faces des chapiteaux sculptés et les graffitis.
Tout aussi admirables sont les trois chapelles rayonnantes du chœur avec leurs peintures murales, particulièrement celle de la chapelle centrale, du XVIe s.
L’église abrite aussi de curieuses pierres tombales et la statue en pierre de Révérien, du XIVe s. Le village, qui fut la propriété du prieuré, conserve quelques vestiges de cette époque : logis du prieur - partie agricole - Fontaine sacrée de saint Révérien.