La famille auvergnate d’Odilon de Mercoeur, 5ème abbé de Cluny, de 994 à 1049, possède des biens importants dans la région, dont le château de Mirmande, tout près de Saint-Jean-Lachalm. Lorsqu’il fonde à Lavoûte-Chilhac le prieuré Sainte-Croix, en 1025, Odilon lui attribue la chapelle castrale Saint-Pierre de Mirmande ainsi que l’église paroissiale Saint-Jean. C’est ainsi que se noue une longue histoire commune entre Cluny, Lavoûte-Chilhac et Saint-Jean-Lachalm, durant plusieurs centaines d’années. Si le château et sa chapelle Saint-Pierre sont détruits vraisemblablement au XVe s., l’église Saint-Jean restera active et clunisienne jusqu’à la disparition de l’ordre, à la Révolution. L’édifice entame par la suite une seconde vie en devenant une église paroissiale, protégée en 1908 par son classement au titre des Monuments historiques.
Une église atypique
Aujourd’hui, l’église de Saint-Jean, du début du XIIe s., en pierre volcanique rougeâtre, est le résultat d’aménagements successifs. Elle est voûtée en berceau brisé et terminée par une abside carrée, dont le mur pignon est percé de deux oculi. Trois chapelles latérales ont été ajoutées au cours du XVIe s. et trois autres au XVIIIe s. : l’utilisation de blocs de pierre volcanique rouge permet à ces aménagements de s’intégrer harmonieusement à l’ensemble, plus ancien. Le clocher, qui a dû remplacer un simple campanile, porte dans sa partie supérieure la date de 1790. Il repose sur la voûte de la travée basse de la nef et est recouvert d’une mosaïque de petites tuiles vernissées colorées, spécificité atypique dans le paysage de la région. La nef a été quant à elle recouverte de lauze, en 1928, alors que les chapelles sont restées en tuiles. On entre dans l’église par un porche développé, aménagé au sud.
A l’intérieur est conservée une pierre originale sculptée provenant de l’ancienne chapelle castrale Saint-Pierre : en son centre, l’agneau Pascal dans un quadrilobe.