Sail, entre histoires de famille et Dieu
Le prieuré de Sail est mentionné pour la première fois le 16 octobre 1109, dans une bulle du pape Pascal II. Sa fondation remonte à 1055 : Geoffroy II de Semur en fait don au tout nouveau prieuré de Marcigny. Il est le frère de l’abbé de Cluny Hugues et c’est Hugues Damas, son fils, qui sera le premier seigneur du château de Couzan. Les liens entre le prieuré de Sail et Cluny sont avant tout fondés sur les liens familiaux des Semur-Damas. C’est avant 1100 que Marcigny cède Sail à Cluny. Le prieuré abrite alors le prieur et deux moines. Malgré son endettement, le prieuré assure ses fonctions d’hospitalité et d’aumône jusqu’en 1278. On sait par une charte du 13 avril 1326 que le prieur y fait construire un moulin et entreprend des travaux. Vers 1350, quatre moines y sont présents ; Sail prend de l’importance, tout comme la famille Damas qui règne sur la région et qui a donné plusieurs prieurs au monastère. Mais les situations sont fragiles à cette époque, en raison de la guerre de Cent ans : lors de sa visite, en 1378-1379, Jean de Talaru voit une église tombant en ruine... Mais au XVIIe s. l’église, prieurale et paroissiale, est en assez bon état. L’ensemble est vendu comme bien national en 1793.
Une église aux portes du Forez et de l’Auvergne
Au pied des monts du Forez, Sail-sous-Couzan est un village typique, arrosé par le Lignon, et dominé par le château médiéval. Le village doit son nom à sa situation et à sa source d’eau minérale surgissant au pied du château de Couzan (SAIL, jaillir, bondir et COSAN, confluence des vallées). Seule l’église Saint-André nous rappelle aujourd’hui l’existence de son prieuré clunisien. Datant de la fin du XIe s., elle domine le village de son imposant clocher carré, qui constitue un étonnant exemple de l’architecture médiévale en Forez. 
Tout comme son chevet, qui est surmonté d’un ensemble de petits toits superposés tout à fait typique. A l’intérieur de l’église, on découvre des voûtes en plein cintre supportées par des chapiteaux naïfs sculptés du XIe s. ; son mobilier vaut aussi le coup d’œil : sa toile peinte de style français et d’inspiration italienne, son autel du Xe s., son Christ en bois, situé à l’entrée du chœur.