Très présent au Moyen Age
Nous ne conservons pas de document nous permettant de dater le moment où l’histoire de Rozier croise celle de Cluny. Les hypothèses conduisent à penser qu’un prieuré y existe au XIe s. Mais le prieuré Saint-Blaise de Roseriis apparaît pour la première fois dans les ordres de visite de Cluny le 15 mai 1261 : ce jour-là, le Chapitre général demande d’ailleurs au prieur de Rozier de lui remettre son sceau personnel ! Le prieur partage la seigneurie avec la famille de Saint-Bonnet-le-Château, dont le tombeau familial est à Rozier. Le monastère est modeste, deux moines avec leur prieur, mais il joue un rôle actif durant le Moyen Âge. Outre les événements anecdotiques rapportés dans les comptes-rendus de visite aux XIIIe et XIVe s., Rozier y figure pour son prieur régulièrement désigné comme visiteur de l’ordre. On conserve également des lettres écrites à leur abbé par les prieurs Falconet de Bouthione, en 1513, et Pierre Lournel, en 1525, pour s’excuser de ne pouvoir se rendre au Chapitre général. Avec la fin du Moyen Âge se perdent les traces de Rozier dans les archives clunisiennes.
Le roman du Velay
L’église de Rozier se présente sous le jour de la sobriété : faite d’une nef de trois travées, voûtée en berceau en plein cintre, avec une croisée de transept coiffée d’une coupole sur trompe et une abside centrale voûtée en cul de four, nous baignons dans le roman de la fin du XIIe s. Nous le retrouvons d’ailleurs à l’extérieur : le chevet se compose de l’abside centrale, mais à bord polygonal – qui est un élément spécifique du Velay -, accolée des deux absidioles du transept. La caractéristique de Rozier réside dans la hauteur de son clocher : trois étagements avec baies géminées.
Les deux chapelles latérales, ajoutées en 1493, et l’escalier à vis menant au clocher ne jurent pas avec l’édifice originel. Des éléments sculptés animent cette architecture : sur la corniche extérieur, une bande composée d’animaux et de motifs géométriques fait le tour de l’église. Sur la façade occidentale, saint Blaise, patron du lieu, avec dans la main droite ce qui semble être une sphère. Sous lui, le tympan, représentant la scène des rois mages.