C’est en 738 qu’Egon, comte d’Aquitaine, fonde à Massay une abbaye dédiée à saint Martin. Moins d’un siècle après, l’abbaye est en ruines. En 814, Benoît d’Aniane y restaure la règle bénédictine et les bâtiments sont restaurés. Le legs d’un trésor aurait été effectué par Charlemagne. Mais, vers 873, les Normands pillent et incendient l’abbaye. Girard, comte de Bourges, reconstruit alors l’ensemble dans des proportions grandioses et Bernon, premier abbé de Cluny, est placé à sa tête en 920. Odon, son successeur, séjourne à Massay en 927 afin d’y rétablir sévèrement la règle bénédictine, vraisemblablement sur le modèle de l’abbaye bourguignonne. Mais il semble que vers 950, le monastère de Massay ne soit plus directement lié à Cluny. Mais il reste l’établissement monastique, avec Déols, par lequel l’application de la « réforme clunisienne » fut effective dans la région du Berry.
De fort beaux restes
Après plusieurs destructions et reconstructions, l’abbaye s’agrandit avec l’érection de la chapelle de l’abbé, au milieu du XIIe s., puis celle de la salle capitulaire et des deux cloîtres, au début du XIIIe s. A la suite de son pillage par les Anglais, en 1360, elle est reconstruite à la fin du XIVe s. telle que nous la connaissons aujourd’hui. C’est en 1493 qu’est édifié par l’abbé Bertrand de Chamborant le clocher de quarante deux mètres de haut. Un arrêté du Parlement prononce la suppression définitive du monastère de Massay en 1735. Lors de la Révolution, l’abbaye subit des affectations et destructions diverses : une route est notamment tracée sur l’emplacement du grand cloître... De son histoire mouvementée, Massay garde plusieurs bâtiments : l’église abbatiale, la chapelle de l’abbé, la salle capitulaire, le dortoir des moines, le logis du chambrier, une tour ronde - témoin des anciennes fortifications dont il reste des traces, ainsi que le vivier et une travée des celliers du XIIe s.... Les autres bâtiments (réfectoire, chaufferie, logis initial de l’abbé, atelier monétaire, les deux cloîtres...) ont, quant à eux, disparu.