La plus ancienne mention de Mailhat remonte à 857, mais le site semble avoir été occupé bien antérieurement, dès l’époque gallo-romaine. C’est une charte du cartulaire du prieuré de Sauxillanges (1069-1070), à quelques kilomètres duquel elle se trouve, qui mentionne l’église Sainte-Mère-de-Dieu (Marie Maxliacus = Mailhat) comme don du seigneur de Banciac et de Pierre Bejenitz à Sauxillanges. Ce don est confirmé par une bulle papale en 1096. Les moines s’installent alors à Mailhat et y fondent un prieuré-cure : aux côtés du curé, nommé par les Clunisiens, sont détachés de Sauxillanges deux moines, chargés de la prière des défunts et de la récolte de la dîme. L’église primitive placée sous la protection de saint Jean-Baptiste est reconstruite à la fin du XIIe s. ; au XIVe s. lui est adjointe une chapelle dans laquelle les moines veulent se faire inhumer. L’église est alors dédiée à Notre-Dame. Le fonctionnement de ce prieuré-cure semble ne pas connaître de grande remise en cause, puisque nous savons qu’en 1703 le curé de Mailhat est toujours nommé par le prieur de Sauxillanges. La Révolution met un terme à plusieurs siècles de présence clunisienne.
Une église originale à découvrir
L’église de Mailhat que nous connaissons est celle de la fin du XIIe s.
Son style la rattache au roman du Velay. Son porche a la particularité d’être encadré de deux colonnes de marbre bleu ; son chœur en possède quatre. Ces éléments proviendraient d’un temple romain.
Composée d’un narthex, d’une nef et d’un chevet à cinq pans coupés, l’église a été fortifiée au XVe s. Son décor sculpté est varié : le portail sud, à la quadruple rangée de voussures retombant sur des colonnes à chapiteaux, avec la représentation de certains vices ; des modillons ainsi que des chapiteaux aux thèmes animaliers stylistiquement bien traités. L’église était dotée d’une riche statuaire en bois polychrome, dont il ne reste que trop peu de choses. Une Vierge en majesté du XIIIe s. en constitue un élément représentatif.