Longpont tire son nom de sa situation, puisqu’une chaussée, dès le IXe s., enjambe la rivière Orge. Au XIe s., alors que la dévotion mariale connaît un grand essor, le seigneur de Montlhéry, Guy 1er, époux d’Hodierne, y élève une église dont la première pierre est posée en 1031 par le roi Robert II le Pieux. L’abside, le transept et les trois 1ères travées de la nef édifiés, Cluny, à la demande d’Hodierne en 1061, envoie vingt-deux moines pour y fonder un prieuré ; la construction de l’église se termine vers 1230... Un bourg se structure autour du monastère. Bien que son effectif se stabilise à six moines, le site, sur l’un des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, connaît un essor important : les dons affluent au cours des XIe et XIIe s. et Longpont devient le centre d’un important réseau de paroisses (Orsay, Forges-les- Bains, Pecqueuse, Orangis, Bondoufle et St-Julien-le-Pauvre, à Paris). En 1142, Louis VII y institue une foire en septembre. Après les aléas des guerres des XIVe, XVe et XVIe s., la prieurale réserve son bas-côté et son transept nord aux paroissiens. Un membre de la communauté assure la vie paroissiale jusqu’à la Révolution.
Un site clunisien rare
Du prieuré Notre-Dame lui-même, seule l’ancienne église prieurale nous est parvenue.
Édifiée aux XI-XIIe s., ses parties basses sont romanes. Transept et absides, détruits vers 1820 par économie, sont réédifiés de 1875 à 1878. Son reliquaire est le premier en France, devant celui de Saint-Cernin de Toulouse, par le nombre de ses reliques.
Le site de Longpont-sur-Orge a la caractéristique d’avoir conservé tout un environnement témoin du rôle que jouaient les moines clunisiens dans la société médiévale. Ainsi, la grange dîmière, édifiée aux XIVe et XVe s. et agrandie au XIXe s., forme un quadrilatère de plus de 50 m sur 20 m avec deux bas-côtés, une nef de douze piliers. La ferme du prieuré, du XVIIIe s., jouxte cette grange. Le bourg, construit autour de l’ensemble prieural, est aussi conservé, avec ses cinq rues étroites convergeant vers la basilique. Verdure, vieux murs et jardins suspendus confèrent à l’endroit une atmosphère particulière que l’on peut apprécier également en se promenant dans « l’enclos du couvent », pré inclus dans le site inscrit, dans la vallée de l’Orge.