Un site de rêve
Selon la légende, l’abbé de Cluny Odilon fait une halte au Bourget-du-Lac en raison d’une forte fièvre. Durant la nuit, il voit Humbert, le comte de Savoie, et saint Maurice planter une croix sur une colline proche. Le saint le touche ensuite. Le lendemain, Odilon se réveille guéri. Interprétant ce songe comme un message divin, l’abbé décide de faire construire un prieuré dédié à saint Maurice pour le remercier. Six moines et un prieur clunisiens s’y installent. Une autre légende nous explique que le comte Humbert III de Savoie, heureux d’avoir eu un fils après quatre mariages, fait édifier un prieuré dédié à saint Maurice et y installe des moines clunisiens dont la mission est de prier pour son fils Thomas et ses successeurs. La fondation, historiquement, date probablement des années 1055-1058, sous l’abbatiat d’Hugues de Semur, sixième abbé de Cluny, sous lequel de nombreuses fondations sont favorisées. Le XIIIe siècle est pour le monastère une période de prospérité et de croissance, grâce notamment au soutien de la maison de Savoie, qui lui accorde de nombreux privilèges et donations. Le siècle suivant est en revanche une période de déclin, notamment à cause de la désaffection de la maison de Savoie et de la baisse de revenus qui en découle. Au XVe siècle, la famille de Luyrieu laisse une trace durable dans l’histoire du prieuré : elle rénove et transforme l’ensemble des bâtiments. En 1582, le prieuré est investi par la congrégation jésuite jusqu’en 1773, puis par les franciscains de Chambéry jusqu’à la Révolution française, période à laquelle il est vendu comme bien national. Après son rachat par plusieurs propriétaires privés, il est finalement acquis par la commune en 1952.
Un jubé exceptionnel
Bien que quelques vestiges du XIe siècle soient visibles, le prieuré reste arqué par le style gothique primitif. A ne surtout pas rater dans le choeur de l'église, un jubé de pierre aux sculptures polychromes évoquant des épisodes de la vie du Christ.