Le 14 septembre 1025, fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix, Odilon de Mercœur, 5ème abbé de Cluny, fonde un monastère sur une terre de sa famille. L’endroit s’appelle la Volte, car il est construit sur une butte enserrée dans une boucle formée par la rivière Allier. Placé sous la protection des seigneurs de Mercœur, le prieuré, abritant de vingt à trente moines, est prospère grâce à un temporel important : treize prieurés, quarante églises, des moulins, des étangs.... Pendant la guerre de Cent ans, il est menacé par des bandes de « routiers » qui détruisent en 1365 le château voisin de Saint-Cirgues. Une enceinte fortifiée est construite peu après autour du prieuré. Vers 1460, l’église prieurale est reconstruite à l’initiative de Jean de Bourbon, abbé de Cluny. Mgr de Nesmond, le prieur, signe avec Cluny en 1671 un concordat de réforme en vue de rétablir dans l’établissement l’ordre et la discipline : c’est la Réforme de l’Étroite Observance. Au XVIIIe s., les bâtiments sont en très mauvais état : les ailes sud et ouest sont reconstruites, mais la Révolution interrompt les travaux.
La grandeur classique en Auvergne
L’ensemble prieural qui nous est parvenu est vaste et original. Des bâtiments primitifs (des XIe-XIIe s.), il ne reste rien : les importantes restructurations des XVe et XVIIIe s. en sont la cause. L’église, reconstruite de 1420 à 1460, est à nef unique terminée par un chevet à trois pans et ouvrant sur quatre chapelles. Il est à noter qu’elle abrite le reliquaire de la statuette de Notre-Dame Trouvée ainsi qu’un des battants de porte de l’église du XIe s. Autour, les bâtiments conventuels, dont la construction débute en 1778 sur les plans de l’architecte Auguste Deval. L’aile sud, sur terrasse et jardins, accueille des appartements ; son sous- sol possède encore deux fours à pain du monastère. Face au pont, l’hôtellerie et l’infirmerie occupaient les bâtiments nord. La construction des bâtiments en arc de cercle fut interrompue en 1790. Le grand escalier à double révolution qui devait mener directement à l’église ne vit jamais le jour.