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Eglise Saint-Nicolas de Beaujeu

Beaujeu (FR)

Abbaye de Cluny

Nicolas

fesc_logo Created with Sketch. Clunisien de 1015 jusqu'en 1790

Ouvert à la visite : oui

Beaujeu est la capitale historique du Beaujolais.
Pour préparer votre visite, contactez l'Office de tourisme Destination Beaujolais.

Prolongez votre visite de l'église Saint-Nicolas :

  • Musée Marius Audin (Musée de France) des arts et traditions populaires ;
  • Maison du terroir Beaujolais (espace de visite, boutique de produits du terroir, location de vélos
    salles d’expositions artistiques, animations ponctuelles...) ;
  • Caveau des producteurs des appellations Beaujolaises ;
  • Couvent des Ursulines (Sainte Angèle) ;
  • Maison à colombage inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques... ;
  • Site du château de Beaujeu.

La Seigneurie de Beaujeu, le "bras armé de Cluny"

Histoire

L’histoire des sires de Beaujeu, qui s’amorce au Xe siècle, est celle d’une puissante lignée féodale qui se développe jusqu'au XIVe siècle. Le foyer originel de cette puissance est le château de Pierre-Aigüe, aujourd’hui détruit, mais qui domine le village de Beaujeu, jusqu’au XVIIe siècle. C’est surtout à partir du XIe siècle que les seigneurs de Beaujeu Guichard III puis son fils Humbert II -qui acquiert la mouvance de Limas, où il crée Villefranche en 1140, future capitale économique du Beaujolais-, affirment leur volonté d’expansion territoriale.

L'église Saint-Nicolas

Humbert Ier, seigneur de Beaujeu (949-1015) a des prétentions sur les possessions de l’abbaye de Cluny. Il y renonce finalement, grâce à l’habileté de l'abbé Mayeul. Avec son épouse Emelde (ou Helmest), il fait plusieurs donations à Cluny : des terres agricoles, des prieurés et la chapelle de Saint-Georges-de-Reneins.

Le fils d’Humbert, Guichard 1er, ayant lui aussi tenté de s’agrandir aux dépens de l’abbaye de Cluny et du chapitre cathédral de Saint-Vincent de Mâcon, est menacé d'excommunication.
La donation qu’il fait de la chapelle de Sainte-Marie-de-Roche, en 1020, met fin au conflit ; comme son père, il remet également d’autres biens à Cluny, en vue d’obtenir pour lui et son épouse Adélaïde le droit d’être inhumé à l’abbaye.

Par ses mariages avec Wandelmode de Thiers et Auxilia de Savoie, Humbert II (vers 1051-1102) accroît le prestige de la famille et se pose en protecteur des monastères clunisiens. Son sceau figure à côté de celui du roi de France Philippe 1er sur l'acte de donation du monastère de Mozac à l'abbaye de Cluny en 1095.

Guichard III (1075-1137), qui poursuit l'expansion du territoire familial, facilité par la frénésie des Croisades, s'impose comme un arbitre local dans les conflits seigneuriaux et religieux. Sa puissance est telle que le pape Innocent II vient à Beaujeu consacrer l'église Saint-Nicolas, en 1132. Influencé par Pierre le Vénérable, il termine sa vie comme moine de de Cluny.

Son fils Humbert III, affermi sur son siège seigneurial par son père, sorti pour un temps de sa retraite à Cluny, fonde la ville de Villefranche en 1140 : marché et forteresse à la fois, la ville est dotée d’une charte de franchises (celle de Belleville suivra) et devient le centre économique de la seigneurie. Humbert mène campagne contre le vicomte de Mâcon, qu’il soumet, à la satisfaction de l’abbaye de Cluny, dont il apparaît comme le bras armé : Humbert III influe auprès des seigneurs locaux pour que les biens de Cluny soient respectés.

Initié au gouvernement de la seigneurie par son père, et lassé d’attendre le pouvoir, Humbert IV se révolte contre lui et se retourne contre Cluny et les églises de Bourgogne, provoquant une expédition punitive du roi Philippe Auguste. Le vieil Humbert III est contraint de demander le secours du comte de Forez, contre la cession d’une partie de son domaine.

Son fils Guichard IV (1160-1216), par son mariage avec Sybille de Hainaut et de Flandre, devient le beau-frère du roi de France Philippe Auguste et de l'empereur de Constantinople. Soutien des Capétiens, il prend part au siège des Albigeois et à la conquête de l'Angleterre. Il tombe malade durant le siège de Douvres en 1216 ; il est inhumé à Cluny.

Patrimoine

L’église Saint-Nicolas est construite au début du XIIe siècle par Guichard II de Beaujeu. Selon la légende, elle est fondée à l'emplacement de l'étang dans lequel son fils se serait noyé. Elle est consacrée par le pape Innocent II en 1132, accompagné d'évêques et de l'abbé de Cluny Pierre le Vénérable. Innocent II, contesté par l'antipape Anaclet II, est venu chercher à cette occasion la protection de Louis VI le Gros et le soutien de Bernard de Clairvaux.

Le bourg de Beaujeu, vu depuis le château

Les Clunisiens ont largement influencé le style de l'église. Construite en roches éruptives, elle présente une nef couverte d'une charpente, une abside semi-circulaire, et deux absidioles, toutes les trois voûtées en cul-de-four, et des chapelles latérales qui datent des XVe et XVIe siècles.

Les bras du transept, la croisée avec le clocher qui la surmonte et la travée contiguë du chœur sont classés au titre des monuments historiques en 1909. La totalité de l'église et des parcelles sur lesquelles elle se trouve le sont le 23 juin 2020.

Aperçu du choeur

L'église abrite des vitraux du XVe s., des peintures murales (réalisées du XIIIe au XIXe s.), des tableaux et des statues des XVII-XVIIIe s. et un orgue des années 1920. Capitale historique du Beaujolais, la Ville accueille également un intéressant patrimoine médiéval.

Maison à colombages, XIVe s.