Les premières mentions écrites relatives à Colamine apparaissent à la fin du Xe s., dans une charte du prieuré clunisien de Sauxillanges. Son nom est proche de «Condamine», qui évoque, en Basse-Auvergne, un ancien domaine défriché à l’écart du village. Ce sont les moines clunisiens de Sauxillanges qui défrichent donc cet endroit et y attirent la population : ils y construisent une église paroissiale dédiée à saint Mary, entre le Xe et le XIe s.. Cet ensemble est complété aux XVIIe et XVIIIe s., par l’adjonction d’une chapelle et d’une sacristie. Un moine dirige l’exploitation de ces terres («ad monachum qui obedientiam de Colaminas tenuerit»). Au cours du XIVe s., le prieur de Colamine participe aux visites de l’ordre de Cluny pour la province d’Auvergne. La paroisse de Colamine disparaît au moment de la réorganisation du diocèse de Clermont, après la Révolution, au profit du village plus peuplé de Vodable. La vieille église est quant à elle délaissée, mais subsiste néanmoins grâce au cimetière qui lui est attenant.
Une église charmante
C’est à la fin des années 1970, à l’initiative d’une poignée de bénévoles, qu’une association se souciant de la sauvegarde de l’édifice voit le jour. En 1979, sept statues cachées derrière un retable sont découvertes, inscrites ou classées sur la liste des Monuments historiques, et aujourd’hui exposées dans l’église. Située au milieu des champs, sur le rebord d’une combe dominant la vallée du Lembron, isolée, l’église de Colamine est un exemple à la fois typique et extraordinaire de l’art roman auvergnat. Avec un chœur datant du XIe s., cet édifice aux proportions modestes conserve un charme singulier. Il abrite en outre une statuaire en bois polychrome tout à fait remarquable. La pièce majeure est une Vierge de majesté d’époque romane. Les autres statues représentent saint Antoine, saint Roch, saint Barthélemy, saint Alyre - ou saint Blaise -, sainte Madeleine et une Vierge mère.