Un site revisité
L’acte de donation des biens sis à Chauriacus à l’intention de l’abbé de Cluny Odilon mentionne trois églises : la 1ère est placée sous le patronage de saint Pierre, la 2ème sous celui de Marie et la 3ème de sainte Marcelle. Nous sommes entre 1016 et 1034. Le donateur est Etienne, évêque de Clermont, auquel se joignent pour ce geste sa mère et ses frères, dont Robert, comte d’Auvergne. C’est l’église dédiée à Pierre qui est choisie pour être au cœur du monastère à ériger : elle est rebâtie au cours du XIIe siècle – on date la nef d’environ 1150 – pour être achevée en 1201 : Julien en devient le saint patron. L’établissement relève du prieuré de Sauxillanges, à 30 km au sud. Situé au cœur du bourg, il a à la tête d'un effectif de quelques moines (4 en 1286) un prieur également seigneur des lieux. Les bâtiments subissent les affres de l’histoire mouvementé des lieux : une crise avec les habitants du bourg qui aboutit à d’importantes détériorations de l’église au XIIIe siècle ; des tremblements de terre qui, au XVe siècle, écroulent la nef et le chœur. L’église est alors partiellement reconstruite, mais sans ses tribunes et ses chapelles rayonnantes. Sans compter la disparition du clocher originel, peut-être à la suite des tremblements de terre, peut-être au cours de la Révolution française, remplacé par une tour carrée jusqu’à la fin du XIXe siècle…
Du XIIe au XIXe...
Malgré cette histoire destructrice, l’église de Chauriat est aujourd’hui considérée parmi les édifices romans majeurs de Basse-Auvergne, caractérisée par son massif barlong (partie de l'église qui surmonte la croisée du transept), son clocher octogonal (reconstruit en 1895 sur le modèle de Saint-Saturnin par Victor Petitgrand) et sa décoration extérieure faite de mosaïques polychromes de pierre (restauration effectuée entre 1840 et 1865 par Aymon Gilbert Mallay). Le bâtiment est classé sur la liste des Monuments historiques dès 1840.