Vers 1081-1088, c’est un neveu de l’abbé Hugues de Semur, Dalmas, seigneur de Châtel-Montagne, qui, avec sa femme Étiennette et leurs enfants, donne à Cluny une église dédiée à la Vierge Marie, située aux confins de la Bourgogne et de l’Auvergne. Cette donation s’accompagne d’autres biens importants qui vont permettre l’implantation d’une petite communauté monastique : le prieuré Notre-Dame n’abritera en effet jamais plus de cinq moines. De 1095 à 1210, l’église est reconstruite – en quatre ou cinq campagnes successives - et les bâtiments conventuels érigés. Mais le prieuré ne connaît pas de développement remarquable. En 1462, l’église devient paroissiale et le monastère est rattaché au couvent des moniales de Lavesne en 1501 ; les bâtiments conventuels sont alors presque en ruine. L’occupation religieuse cesse dès 1790 ; la Révolution est très violente : la flèche de treize mètres est abattue, les archives détruites, le village rebaptisé « Mont-sur-Besbre ».
Une église romane majestueuse
Les bâtiments conventuels n’existent plus. Mais l’église granitique Notre-Dame, du XIIe s., a échappé aux modifications de l’époque gothique ou Renaissance ; seule la partie sud a subi quelques transformations « néo-romanes » au XIXe s. Elle reste le plus important et le plus harmonieux édifice roman du Bourbonnais. D’influences bourguignonne et auvergnate, en raison de son histoire et de sa position géographique, elle présente une majestueuse façade occidentale d’une grande sobriété. On y entre par un porche, suivi d’une nef de quatre travées, d’un transept à peine débordant et d’un magnifique chœur à déambulatoire ouvrant sur quatre chapelles rayonnantes.
Le décor des chapiteaux est essentiellement végétal. La faible importance des éléments historiés s’explique par la nature du granit employé, dont les gros grains et la dureté ne permettent pas de fouiller le détail. Quelques chapiteaux historiés sont cependant très expressifs.