C’est entre 1081 et 1101 que l’évêque de Périgueux donne à Cluny l’église de Ronsenac, en Périgord. Un prieuré y est fondé et abrite en moyenne entre six et neuf moines aux XIIIe et XIVe s. – effectif important pour la région. Les visiteurs de l’ordre trouvent, durant cette période, le prieuré assez bien tenu mais ses liens avec Cluny souffrent de la guerre de Cent Ans. Des réaménagements architecturaux de qualité sont entrepris au XVe s. avant que les guerres de Religion viennent freiner cette dynamique, au XVIe s. Trois moines occupent le prieuré en 1684... Bien que l’établissement soit alors cédé à des bénédictins anglais exilés, il est encore plusieurs fois mentionné dans les chapitres généraux de Cluny. A la Révolution, l’église devient paroissiale et les bâtiments monastiques sont vendus comme biens nationaux.
Un ensemble prieural encore imposant
Entouré de plusieurs sources, le prieuré se situe dans un fond de vallon. Groupés au sud de l’église, les bâtiments conventuels ont globalement conservé leurs volumes médiévaux. Bien que les galeries du cloître aient disparu, l’espace est resté ; l’aile orientale, adossée à l’ancien transept de l’église, abritait la salle du chapitre, la salle des moines et le dortoir. Elle est partiellement ruinée au XVIIe s. L’aile sud abrite l’ancien réfectoire et un cellier voûté. Des peintures murales de la fin du XIIIe s. y ont été découvertes (Adam et Eve chassés du Paradis, un moine assis face à un lutrin). Un escalier à vis du XVe s. relie ce bâtiment à l’aile ouest, reconstruite à la période moderne.
L’église paroissiale actuelle, qui était parmi les plus grands édifices religieux de Charente, ne correspond qu’à la nef de l’ancienne prieurale du XIIe s. Du transept ne subsiste qu’un pan du mur du bras sud et le chevet fut ruiné durant les guerres de Religion. A l’extérieur, vers l’ouest, on peut encore voir les vestiges des granges et de l’hôtellerie.