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Le doyenné de Berzé-la-Ville

Berzé-la-Ville (FR)

Abbaye de Cluny

fesc_logo Created with Sketch. Clunisien de 1062 jusqu'en 1790

Ouvert à la visite : oui

Des peintures uniques !

La Chapelle des Moines est ouverte du jeudi au dimanche de mai à septembre ; les samedis et dimanches en avril et en octobre (fermeture de novembre à mars).

Pour préparer votre visite, toutes les informations pratiques sont à retrouver sur chapelle-des-moines.fr

Le Château des Moines est ouvert à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2025.

L'apogée de l'art clunisien ?

Histoire

C’est au milieu du XIe s. que les châtelains de Montmerle, de la famille du vicomte de Lyon, donnent à Cluny certaines de leurs terres situées dans la villa de Berziaco, près de la route menant de Mâcon à l’abbaye, dans la vallée de la Saône. Le nom de Berzé-la-Ville apparaît dès 1042 dans les textes de l’abbaye de Cluny.

Dès 1062, les moines achètent massivement d’autres terres alentour afin de constituer une obedientia, véritable enclave dans les terres de l’évêque de Mâcon et du sire de Berzé : Cluny entend ainsi contrôler la voie de circulation en provenance de la Bresse et des Alpes.

L’acquisition du domaine se poursuit en plusieurs étapes durant tout l’abbatiat d’Hugues de Semur (1049-1109). C’est seulement en 1100 que la propriété pleine et entière du domaine de Berzé par l’abbaye de Cluny est établie suite à de nombreux échanges, achats et aussi alliances finement arrangées par l’abbé Hugues. Les bâtiments du doyenné, dont sa chapelle, sont alors construits sous son impulsion.

Le petit doyenné jouit d’un statut particulier : en effet, il est directement administré par le personnel de l’abbaye et accueille des assemblées judiciaires et des hôtes prestigieux, religieux et laïcs. Citons pour exemple le pape Pascal II à l'occasion des fêtes de Noël 1106. Le centre d'exploitation domaniale qui se développe est un point de contrôle essentiel de la route vers Mâcon pour l’acheminement des marchandises.

Vue aérienne du doyenné

L'abbé Hugues séjourne régulièrement à Berzé, surtout dans les dernières années de sa vie. À sa mort en 1109, les travaux de la chapelle ne sont pas terminés. Le saint abbé, qui a commandé et peut-être même défini le programme iconographique, n’a pas vu le chef-d’œuvre achevé.

Très peu d’informations sur l'histoire du prieuré sont disponibles pour ce qui concerne les siècles suivants.

La chapelle est classée Monument Historique en 1893. Après la Seconde Guerre mondiale, l’ensemble des bâtiments est mis en vente. Mais Dame Joan Evans, archéologue et mécène britannique, rachète la chapelle et en fait donation à l’Académie de Mâcon en 1947. En 2016, l’ouverture au public est confiée au Centre des monuments nationaux.

Patrimoine

Le doyenné est situé sur un éperon rocheux qui domine le Mâconnais. Des constructions médiévales ne subsiste que la chapelle romane.

La chapelle est édifiée sur deux niveaux. La fonction originelle du niveau inférieur reste obscure. La chapelle haute, édifiée autour de 1100, est sans doute destinée aux moines. Si sa construction est sobre (une nef voûtée en berceau, une travée droite de chœur qui ne supporte aucun clocher et une abside), son décor peint intérieur est somptueux. Il est découvert en 1887 par Philibert Jolivet, le curé de la paroisse.

Bien que les fresques de la nef ne nous livrent que des traces presque illisibles, les murs de l’abside et de la travée de chœur sont entièrement recouverts de peintures réalisées au cours du premier tiers du XIIe s. La conception globale de l’ensemble des fresques iconographiques reflète l’admiration profonde du chantier de Cluny pour les monuments de Rome.

Sous cette influence, le décor de l’abside de la chapelle est organisé en quatre niveaux principaux :

Les saints des premiers siècles comme base des fondements
Les martyres de saint Blaise et de saint Vincent
Les vierges sages
Par tradition paléochrétienne, l’imposant et dominant Christ en majesté de 4 mètres de haut, au centre des apôtres à qui il transmet la Loi. Pour donner davantage de monumentalité à ce Christ, sa tête, ses pieds et ses mains débordent de la mandorle.

Le Christ en majesté, détail des fresques de la chapelle des moines

La virtuosité du peintre réside dans la réalisation de cette composition dense, avec plus de quarante personnages, dans un espace restreint.

La ferme et le logis, aujourd’hui privés, ont été entièrement reconstruits entre le XVIIe et le XIXe s.