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Prieuré Saint-Laurent de Béard

Béard (FR)

Prieuré Saint-Gervais de Lurcy-le-Bourg

Laurent

fesc_logo Created with Sketch. Clunisien de 1287 jusqu'en 1790

Ouvert à la visite : oui

L’art nivernais du XIe siècle

L’église est accessible toute l’année grâce à l’association des Amis de l’église de Béard qui valorise l’église Saint-Laurent : elle en poursuit la restauration, œuvre pour sa mise en valeur artistique et y organise spectacles et expositions tout en lui préservant sa vocation spirituelle. Toutes les informations à retrouver sur leur site internet : eglisebeard.free.fr

Cluny dans le maillage rural nivernais

Dominant la rive droite de la Loire, entre Decize et Nevers, l’église Saint-Laurent de Béard a une histoire qui nous est encore obscure. Elle aurait été au cœur d’un petit monastère fondé au cours du XIIe s., mais on sait qu’elle est desservie par un curé en 1287 et que la curatus de Béard est associée au prieuré clunisien de Lurcy-le-Bourg – à une quarantaine de km de là - dans des archives de 1478... En fait, Saint-Laurent de Béard appartient à cette constellation d’églises paroissiales qui étaient desservies par des prieurés ruraux (comme ceux, dans la Nièvre, de Saint- Révérien, de Champvoux et de Sémelay), qui relevaient eux- mêmes de monastères plus grands, comme La Charité-sur-Loire et Souvigny, voire de l’abbaye de Cluny elle-même. Ramification extrême de l’immense réseau des dépendances clunisiennes, l’église de Béard est un témoin de l’implantation, de la présence et de l’activité sociale des « moines noirs » dans la vie paroissiale du Moyen Age. A la Révolution, l’église est vendue comme bien national et est utilisée comme grange. Elle entame alors une vie nouvelle.

L'église Saint-Laurent de Béard

Le phare roman de Béard

Désaffectée depuis la Révolution française, l’église Saint-Laurent porte en elle les affres subis tout au long de son histoire : sa nef unique actuelle est moins large que l’originelle (les traces d’arrachement en témoignent), le chevet à abside doté de deux absidioles ouvrant sur les bras du transept a laissé place à des aménagements plus récents, le décor sculpté intérieur a disparu... De nombreux éléments renvoient néanmoins à l’art de la construction du XIe s. (1090-1110) : le choix d’une croisée de transept de plan carré, surmontée d’une coupole sur trompes et encadrée de bras voûtés en berceau, les claveaux réguliers, les fenêtres étroites et surtout son clocher. Carré, à deux étages, celui-ci présente sur chacun de ses côtés, au-dessus des pierres rougies par les incendies de la guerre de Cent ans, des baies géminées d’une grande élégance. Cet édifice semble bien se situer dans l’influence de grands centres religieux, tel le prieuré clunisien Saint-Étienne de Nevers, à une vingtaine de km de là.