Walter Fitzalan, grand sénéchal royal d’Ecosse, décide de la fondation d’un monastère clunisien sur ses terres du Renfrewshire (à douze kilomètres de Glasgow) en 1163. A cette fin, le prieuré clunisien de Much Wenlock (Shropshire) y envoie des moines et le nouveau monastère est à la fois dédié à Marie, Jacques, Mirin (le saint local qui évangélise cette partie-ci de l’Ecosse au VIe s.) et Milburge (la sainte de Wenlock). Sous patronage royal, le prieuré, prospère et influent, passe au rang d’abbaye en 1245. Paisley abrite une bonne école (William Wallace, qui joue un rôle majeur dans les guerres d’indépendance du XIIIe s. aurait été instruit par ses moines) et fait des affaires commerciales avec toute l’Europe. Une grande partie de l’abbaye, détruite par l’incendie de 1307, est reconstruite au XIVe s. Marjory, fille du roi écossais Robert le Bruce, y meurt en 1316 ; l’enfant qu’elle porte est néanmoins sauvé et deviendra le roi Robert II d’Ecosse, premier de la dynastie Stuart – dont six membres importants reposent à Paisley. Le monastère est dissous en 1560, lors de la Réforme écossaise.
Un patrimoine hors du temps
Au milieu du XVIe s., la tour centrale de l’abbatiale s’effondre, occasionnant la destruction du transept et du chœur. Un mur refermant la nef est alors élevé. Après 1560, les bâtiments monastiques sont confiés à la famille Hamilton et la nef de l’abbatiale devient église paroissiale. Transept et chœur restent ainsi ruinés jusqu’à la fin du XIXe s. avant de connaître un grand programme de restauration, à l’issue duquel la nef retrouve ses parties manquantes. Le résultat est spectaculaire : l’ancienne abbatiale de Paisley présente aujourd’hui une unité architecturale d’une grande qualité, qui fait oublier les différentes époques de construction ! Le chantier de restauration se poursuit encore.