Monk Bretton est fondé par un Anglais, Adam Fitz Swain, qui choisit Cluny à l’exemple de son suzerain, fondateur de Pontefract. La donation initiale est constituée de Bretton et d’autres droits et propriétés locales, et le prieur de Pontefract, Adam, est choisi pour diriger la nouvelle communauté, installée en 1156. Conformément à la tradition clunisienne, c’est sa maison mère - Pontefract - qui choisit le prieur de Monk Bretton. Mais le prieur de La Charité-sur-Loire (maison mère de Pontefract) accorde ce droit aux moines de Bretton eux-mêmes. Des problèmes éclatent en 1235 : Pontefract, qui impose son candidat, rencontre une résistance armée. Des moines sont alors emprisonnés et trois autres s’enfuient avec le sceau du prieuré. En réponse à d’autres problèmes, leur indépendance vis-à-vis de Pontefract est négociée en 1269. Sur leur lancée, les moines dénoncent leurs liens avec Cluny même. Ils refusent en 1279 la visite du prieur clunisien de Montacute et, avec le soutien de l’archevêque de York, obtiennent leur indépendance en 1281. Elle ne sera jamais acceptée par Cluny. Le rapport de la visite de 1293 laisse à penser que la vie à Bretton est spécifique de celle d’un prieuré de taille moyenne et l’établissement est tenu en bon ordre par son prieur et treize moines en 1539.
Des vestiges plein d’enseignement
Depuis les années 1920, la disposition des bâtiments reste lisible sur le site, bien que peu d’entre eux soit restés en élévation. L’église, de la fin du XIIe s., comporte un presbytère à chevet plat et des chapelles dans le transept (témoins de leur époque bien plus que d’une quelconque influence cistercienne) : les bâtiments claustraux présentent d’intéressantes caractéristiques, dont le guichet de service reliant le réfectoire à la cuisine, et le logis du prieur, avec sa belle cheminée du XIVe s. au premier étage. Au sud s’élevait une importante hôtellerie du XIVe s. ; à l’est, l’infirmerie. S’ajoutaient aux principaux bâtiments une cour extérieure, dont l’entrée se faisait par une belle porterie datant de la fin du Moyen Âge, ainsi qu’une enceinte fortifiée de plus de quatre cent quarante cinq mètres (protégeant plus de quatre mille mètres carrés de terrain).