A l’emplacement d’un site occupé par les Romains sous Trajan, au nord de la plaine alluviale du Forez, des moines venus de Nantua fondent un monastère vers 834. En 960, de la même manière que Nantua, Pommiers est rattaché à Cluny. Aux côtés de l’église paroissiale Saint-Julien est érigée dès la deuxième moitié du XIe s. une vaste église prieurale et un ensemble monastique qui connaissent un développement politique, économique et religieux aux XIIe et XIIIe s. Le nombre de moines varie de douze à quinze. Le prieuré et le bourg sont fortifiés au XIVe s., donnant à celui-là une apparence de château. Après le passage du roi Charles VII en 1452, les bâtiments connaissent d’autres transformations : érection de l’hôtel du prieur commendataire au XVIe s., embellissement des cloître et aile est du monastère aux XVIIe et XVIIIe s... Les moines quittent Pommiers en 1790, après 830 ans d’une présence forte et prégnante dans la région.
Un bourg monastique remarquablement conservé
De l’ensemble prieural et du bourg, seule l’ancienne église paroissiale Saint-Julien a vraiment souffert de l’Histoire, au XIXe s. Les autres bâtiments offrent une qualité de conservation remarquable, couvrant plusieurs siècles. L’église prieurale Saint-Pierre, des XIe et XIIe s., avec son clocher carré et sa façade du XVe s., abrite des fresques du XIVe s. et des peintures murales du XVIe s., ainsi qu’un Christ en bois du XVe s.
Les bâtiments conventuels (XVe s.) sont distribués autour d’un cloître néo-roman reconstruit au XVIIe s. L’aile sud, soutenue par trois tours du XIVe s., est coiffée d’une charpente du XVe s. Quant à l’aile est, elle fut entièrement reprise au début du XVIIIe s. L’hôtel du prieur, appuyé contre l’aile ouest au XVIe s., présente une élégante façade en briques, avec arcades et galerie dans un style de transition entre gothique et Renaissance. L’enceinte ovale du bourg, avec ses deux portes du XVe s., englobe prieuré et bourg dans un harmonieux ensemble.