L’histoire antique du village de Villalcázar de Sirga reste assez méconnue. On suppose que la localité est désaffectée lors des invasions musulmanes et que son repeuplement débute aux IXe et Xe siècles. Au moyen-âge, le lieu se nomme Villasirga. Alphonse X le Sage (1221-1284) y fait référence une quinzaine de fois dans ses fameuses Cantigas à la Vierge Marie. Le manuscrit des Cantigas de Santa María est en effet un des plus importants recueils de chansons monophoniques de la littérature médiévale en Occident. Ils constituent le volet religieux de la poésie lyrique galaïco-portugaise, le volet profane comprend les Cantigas de amigo, les Cantigas de amor et les Cantigas de escarnio. L'endroit est un des plus importants centres religieux du chemin de Compostelle. Des trois églises de Villasirga, l’une, Notre-Dame-la-Blanche, la plus fameuse, appartenait aux Templiers. Son style, de transition entre le roman et le gothique, abrite notamment la Vierge blanche, celle chantée par Alphonse X le Sage dans ses Cantigas. De la seconde, San Cebrian, on ne sait presque rien. C’est la troisième, l’église Saint-Pierre, qui est dans la congrégation clunisienne. Les informations à son sujet sont très sommaires mais l’on sait qu’en 1220, une enquête sur les droits du monastère de San Zoilo de Carrión de los Condes au sujet de ses dépendances mentionne l’église clunisienne Saint-Pierre de Villasirga. L’inventaire des bénéfices du diocèse de Palencia, réalisé en 1343, fait à nouveau mention de cette église. Elle est paroissiale jusqu’en 1560.
Une église clunisienne discrète dans un centre religieux important
L’église est de construction modeste, d’une seule nef, et en très mauvais état. Ce qui est aujourd’hui conservé date du XVIe siècle.
Sous l’arche de l’entrée se trouve une armoirie avec les clefs de saint Pierre, son titulaire. Aujourd’hui de propriété privée et abandonnée, le lieu est en vente.